Consolider le lien avec ses préados pour se tenter une adolescence la plus zen possible

On a encore la sensation de leurs 3,2kg dans les bras et déjà on les voit s’éloigner vers l’adolescence… Ça passe vite et ces petites années passent encore plus vite. On est à l’aube de l’adolescence et il est temps de consolider/recréer ce lien qui parfois fait défaut…. Parce qu’il y a de la colère dans leurs comportements, parce qu’il n’y a pas le temps, parce qu’on est trop fatigué.

 

Au milieu de tout ça, et pour se préparer une phase adolescente sereine, il est temps de faire cet effort de garder le lien avec notre préado pour qu’au moment où il se rendra compte qu’il n’a plus besoin de nous (en tout cas, il en aura la croyance), il ait encore l’envie de partager deux trois petites choses. Pour cela, il est de bon ton de faire passer le message :

Je m’intéresse à ton monde.

Cela veut dire quoi ? On prend le temps d’avoir des moments où la famille se retrouve, des temps partagés. Oui, il y a les vacances… Globalement c’est bien, mais cela ne suffit pas. Et d’autre part, si on compte que sur les vacances, il est fort probable qu’à un moment donné on puisse vous dire « je préfère aller chez Thomas/Sidonie… ». Donc on a la nécessité de réinvestir le quotidien :  les moments de tous les jours.

Réinvestir le quotidien de nos préados

C’est vrai, ils sont de plus en plus autonomes. Mais ce n’est pas une raison pour ne plus être présents. Alors si ce n’est plus le cas, on recommence à manger ensemble. Si c’est trop compliqué, on peut tenter avec des repas conviviaux en fonction des préférences de chacun. Une soirée crêpes, une raclette, des fajitas, un couscous… L’idée est que cela fasse plaisir et que ça se passe bien. Du coup, on évite d’enchainer sur l’évaluation de grammaire ratée de N°2 (c’est pour un autre moment).  

Condition sine qua non : On laisse le portable sur le meuble dans l’entrée. Ainsi on évitera une normalisation de l’utilisation envahissante du téléphone portable au sein du foyer familial. Notez qu’en gardant le vôtre en permanence, vous faites passer le double message : «Ce qu’il se passe dans mon téléphone est plus important que toi » ainsi que « le téléphone est un indispensable »

Pour cela, il est primordial de faire le premier pas. On laisse le portable sur le meuble de l’entrée et on ne répond plus aux sms et autre mail « super urgent » pendant qu’on les aide à faire les devoirs, pendant le repas ou qu’on les écoute tout simplement nous raconter la sortie scolaire. Ce qu’il y a de « super urgent » c’est de faire passer le message que votre enfant est assez important pour que vous lui accordiez votre attention sans qu’il ait besoin de faire des bêtises pour cela.

On s'intéresse et on accorde du temps

Maintenant que nous sommes reconnectés à leurs réalités. On s’intéresse à ce qu’ils aiment. Les BD, la musique, un sport, le jeu de rôle, le street art… peu importe. On en parle ensemble, on pose des questions, on s’intéresse vraiment. Et on se renseigne, en épluchant internet voir s’il n’y a pas un évènement qui pourrait les intéresser et on propose… d’aller faire une balade « street art » dans le 13e arrondissement, de les accompagner voir un match de volley dans la ville voisine, aller assister à un concert ensemble… voire lui proposer de repeindre le mur intérieur du garage/sas en faisant un street art familial. Oui, on sort de sa zone de confort en s’amusant ensemble… L’objectif est de garder le contact et que votre futur ado ait la capacité de se dire que oui vous pouvez être une personne-ressource même à l’adolescence.  Venir vous parler si quelque chose ne va pas dans son quotidien… Que ce soit du harcèlement, des difficultés à travailler, à avoir des amis ou tout simplement pouvoir vous dire « ça ne va pas, j’ai besoin d’aide ». 

La canicule : mode d'emploi

En 2003, nous pouvions prétendre à la naïveté, mais en 2022 nous sommes rompus à l’exercice. Pour continuer à apprécier l’été, il va nous falloir nous adapter à la canicule… Comme chacun le sait, nous ne pouvons pas nous adapter. 40°c c’est difficile à supporter et cela le sera toujours l’année prochaine ! Par contre, on se doit d’adapter nos lieux de vie et surtout nos villes… dès aujourd’hui. 
Mais pour ce soir et en cette période caniculaire (la seconde de l’année, détail à ne pas faire semblant de ne pas voir), ces gestes basiques (d’ici et maintenant) restent essentiels : 

  • S’hydrater beaucoup (esquiver la déshydratation),
  • éviter l’alcoolisation (ça déshydrate),
  • manger suffisamment (surtout des légumes et fruits de saison. C’est plein d’eau, c’est frais et on évite l’écueil du trop gras/trop sucré à éviter pour notre corps en surchauffe). 
  • Bien sûr on limite l’activité physique pendant les heures plus chaudes (c’est pas le moment de construire la cabane des enfants au fond du jardin) si possible (certains n’ont pas cette chance : en 2020 sante publique France a comptabilisé 12 « accidents du travail mortels » en lien possible avec la chaleur).
    • Rafraichir la maison… aérer le matin (le moment le plus frais de la journée est théoriquement la demi-heure après le lever du soleil : donc 6h30, oui c’est un peu tôt) et maintenir la fraicheur de la maison pendant la journée en fermant volets et fenêtres.
    • On peut également choisir de vieux draps de coton épais qui restent frais en été, dormir au doux son du ventilo/clim et avoir un torticolis le lendemain…  

    Mais finalement ? Non, nous n’avons pas oublié que c’est la seconde canicule de l’année… en 2020.
    Nous avons connu 3 vagues de chaleur, en 2019 niveau historique de 46°C sous abris pres de Montpellier, 2018, 2015, en 2006 la méditerranée atteignait 30°c à Marseille… et bien sûr 2003.
    En somme ce que l’on nous avait vendu comme « séculaire » au début du siècle a une fâcheuse tendance à devenir une habitude annuelle. C’est le principe du changement climatique qui nous promet (on le constate déjà) une augmentation des fréquence des épisodes météorologiques extrême, comme les vagues de chaleurs… Mais pas que. Pour une petite idée de l’impact de changement climatique sur notre santé, je vous renvois à ce petit condensé sur le sujet. Oui ça date de 2016, mais je vous assure que c’est toujours drastiquement d’actualité : 

     

    Bon parce qu’au milieu de tout ça notre santé mentale, je pense que vous vous en êtes rendu compte tout seul, la canicule… elle n’aime pas. La canicule fatigue, ajoute une contrainte (qui challenge nos limites physiologiques) et non des moindres, sur notre quotidien déjà surchargé.
    Elle rend irritable (certaines études montrent un comportement plus violent lors des épisodes de chaleurs… Génial !) et nous enferme de nouveau dans un « ici et maintenant » insupportable… un écho de nos confinements finalement pas si lointain dont nous n’avions clairement pas besoin).
    le tout combiné à une éco-anxiété grandissante dont on ne sait plus ignorer l’alarme aigue et continue. Bref le cocktail idéal pour réactiver angoisses et décompenser d’autres syndromes… tel que trouble de l’humeur, automutilation, psychose ou (re)plonger dans la tentation à certaines addictions. Oui la santé mentale, personne n’en parle, mais elle a pourtant un impact majeur qu’il va falloir apprendre à anticiper. 

     

    Nos lieux de vie face au changement climatique

    Pour anticiper, la meilleure méthode c’est la prévention : Eviter la situation problématique donc.  En ce qui concerne les canicules, comment éviter la situation ?
    On a bien sûr l’option travaillant à la 
    réduction de nos gaz à effets de serre, cela aidera pour les canicules suivantes suivantes suivantes, mais dans le ici et maintenant j’ai peur que ça ne nous aide pas. On se tourne alors vers l’adaptation.
    Parce que c’est bien gentil le coup du verre d’eau et du ventilo, mais est-ce bien raisonnable de s’en contenter ?
    Qu’a-t-on fait évoluer en vingt ans ? Comment avons-nous adapté nos habitats et nos villes ? Il est vrai que la canicule s’invite partout sur le territoire, mais elle est particulièrement aidée par le phénomène d’« ilot de chaleur » qui emprisonne les zones urbaines. Tout simplement par le phénomène d’absorption des radiations solaires par les matériaux…sombre bien souvent. On le sait, les couleurs sombres captent plus la chaleur. Les toits de paris en zinc gris, si beaux que certains veulent les faire classer patrimoine mondial chauffent à 89°c en plein soleil un jour d’été.  Le bitume de nos routes, parking, de nos trottoirs, de nos cours d’école (pas encore transformé en cour oasis…) absorbe une chaleur qui nous est restituée par la suite. Une chaleur qui s’accumule jour après jour et qui s’additionne au « petit » degré supplémentaire dut à l’utilisation massive des climatiseurs (pour ceux qui en ont)… aggravant les inégalités sociales, cette fois devant « l’accès à la fraicheur ». (Le véritable challenge du XXI°s au milieu d’une multitude d’autres, pourtant déjà primordiaux, est l’inégalité sociale qui s’invite dans chacun d’entre eux, en les aggravants d’autant plus)

    Le vert à la rescousse

    Pour limiter cette chaleur, on appelle la végétalisation à la rescousse. Dans nos habitats, et dans nos villes. On pense souvent à la ville, mais 68% d’entre nous habitent une maison individuelle. Et déjà, on peut penser à comment adapter notre maison aux prochaines canicules. La végétalisation des façades par une glycine, vigne vierge, du houblon… au choix va permettre une interception, absorption et réflexion d’une partie du rayonnement solaire par le feuillage. On y gagne donc en confort thermique et confort sonore. Oui ça atténue les sources de bruit…  on touche à l’enjeu princeps de l’adaptation de notre habitat à la chaleur : on est doublement gagnant.  (On y reviendra plus tard). Cependant, si ce n’est le houblon qui a une croissance exponentielle, végétaliser sa façade la plus exposée, cela s’anticipe. Et pourquoi pas maintenant ? Certains diront qu’il ne faut pas « abimer » la façade… Les plantes grimpantes abiment les vieux enduits sur les vieilles façades, bref des murs déjà abimés en somme. Et si on veut vraiment garder sa façade abimée telle quelle on peut toujours tirer des treillis métalliques pour faire courir une clématite et qui ne touchera donc pas la façade, mais vous offrira son ombrage dés l’été 2024. Ca tombe bien, on ne part pas l’été 2024, ce sont les JO.

    Pour nous autres citadins, on peut faire de même sur nos façades d’immeuble. Oui on peut végétaliser des façades d’immeuble. (Petite balade dans votre moteur de recherche s’impose : « façade immeuble végétalisée Paris » histoire de s’inspirer) Donc on ne loupe pas la prochaine réunion du syndicat et on milite pour du vert ! Ça rafraichira tout le monde et ça donne le sourire (in fine). Même combat pour les cours d’immeuble, où arbres et autres choses vertes à chlorophylles peuvent prospérer.

    C’est là où l’on revient sur le côté transversal, la végétalisation de la ville, ça joue sur la biodiversité, la fraicheur, l’environnement sonore, l’esthétique, le moral des citadins… On gagne sur tous les tableaux. Et lutter contre la canicule c’est une lutte qu’il faut mener en coordination avec la lutte contre la pollution de l’air puisque la végétalisation nous aide dans ces deux combats

    Réintroduire la nature autour de soi

    Un arbre va utiliser l’énergie solaire, non pas en nous la restituant telle quelle, mais en fabriquant de la matière verte qui par le mécanisme d’évapotranspiration va rejeter de la vapeur d’eau dans l’atmosphère. C’est pourquoi la foret (tropicale) génère la pluie… Donc en détruisant la forêt, on diminue les pluies… en diminuant les pluies on réduit les chances de voir repousser la forêt… et ainsi de suite… Sans vouloir prétendre transformer Paris en jungle (ça l’est déjà par ailleurs), la végétalisation de celle-ci est hautement nécessaire. Aussi nécessaire que le fut en son temps la réorganisation de la ville par le baron Haussman. C’est pourquoi la végétalisation de la capitale si elle doit être efficace (il le faut), ne doit pas se limiter a 170 000 arbres (qui représente 5 ha sur les 10 500 de la ville), mais transcender le temps politique et s’inscrire dans la durée. Nous citoyens, sommes le fil d’Ariane de ce besoin de transformation de la ville. Au-delà des mandats, au-delà des conflits politiques. Pour changer le monde, il faut commencer par à côté de chez soi. Son balcon, sa fenêtre, la cour de l’immeuble, peindre en clair l’allée piétonne, piétonniser la rue en bas de l’immeuble (j’ai une requête spéciale pour la rue d’Alençon d’ailleurs), proposer des idées au budget participatif de la ville (demander à votre ville de faire un budget participatif), s’investir dans les associations de quartier… l’éventail des possibles est immense in fine.

    Penser une architecture et un urbanisme sanitaire. Utiliser les spécificités de chaque ville pour en faire un atout. Nous n’avons pas besoin de centre-ville similaire à Londres, Paris, Sydney ou Pretoria, nous avons besoin de ville qui renoue avec leurs identités propres sans tomber dans l’écueil de la ville musée. 

    Paris, est une des capitale les plus denses et doit se doter d’une politique d’incitation à la végétalisation des façades pour trouver de la surface à verdir dans la ville. Optimiser son sous-sol de carrière où l’on peut mettre en place des climatisations naturelle du bâtis par le biais de puits provençaux. Et cette petite ceinture on la valorise un jour ?

    En somme, cesser de vivre dans une ville pathogène, rendre la ville agréable, reprendre la ville à l’automobile qui nous l’a volé il y a quelques décennies déjà.
    En récupérant l’espace public vampirisé par l’automobile, on peut réimperméabiliser les sols, accélérer la végétalisation, améliorer la vie de quartier, créer une ambiance village, lutter contre l’isolement social, contre la pollution de l’air, contre la canicule et contre le coup du verre d’eau et du ventilo…

    COMMENT GERER LE HARCELEMENT SCOLAIRE ?

    C'est quoi exactement le harcèlement ?

    On y croit chaque année, mais systématiquement septembre n’est que déception. Quelques jours seulement après la rentrée, le bal des consultations « harcelement » se suivent et se ressemblent. De la maternelle jusqu’au lycée (parfois même le troisième cycle), les écoliers/élèves, tous ont la même plainte… la même inquiétude de retourner en classe où ils vont se faire harceler/humilier/embêter (au choix  en fonction de la sémantique de chacun) et qui peut déboucher sur une véritable phobie scolaire.
    • On va me dire qu’ils aiment pas comment je suis habillée
    • Tu sais je fais de l’humour et elle ne comprend pas, alors elle dit que je suis bête. Elle a dit « Tiens la bête ! »
    • Personne ne me parle
    • Il se moque de mes lunettes/de mon appareil dentaire, ils disent que je suis moche
    • Ils veulent pas me parler parce que j’ai des « habits de naze »
    • Elles me font peur. J’ai peur qu’ils se moquent de moi parce que j’ai redoublé/sauté une classe/les cheveux roux/noirs/blonds/ les oreilles pas bien/la voix trop aiguë/grave…
    • Ils ne font que m’humilier ! dit Martin
    • Elle m’empêche de discuter avec les autres élèves de la classe, je suis toujours toute seule.
    • Ils m’ont bloqué à la sortie des toilettes et m’ont jeté par terre
    • Ils disent que je mens quand je dis que j’ai pas de maman.
    C’est comme ça que l’on se retrouve avec un petit bout (plus ou moins petit) qui pleure tout seul dans sa chambre parce qu’il ne veut pas retourner le lendemain dans cette classe qui le terrorise. Ou qui passe son temps à martyriser son petit frère/sœur de la frustration que cette situation généré. (Ce qui n’est fondamentalement pas mieux)

    Dans ce genre de situation, on pourrait assez facilement se dire qu’il y a un gentil d’un côté et un méchant de l’autre… ce n’est pas toujours aussi clair que ça. Et malgré l’auréole de sainteté que l’on positionne de fait sur nos chères têtes blondes/brunes, pensons bien qu’ils peuvent être le calvaire d’autres enfants à l’école.


    D’autant plus qu’être un harceleur n’est pas forcément dans une volonté de faire du mal. Selon le principe de « l’attaque est la meilleure défense » (ça reste sujet à discussion), certains enfants vont se moquer d’autres pour éviter que l’on s’en prenne à eux, avec la croyance que :  

    « Me moquer de quelqu’un permet de se sentir supérieur.
    Je le considère comme nul, donc par définition je suis meilleur que lui. » 
    Ce qui peut expliquer les choses ne les excuse en aucune manière. Dans un monde idéal (oui il n’y aura pas d’harcèlement) Il serait une bonne chose de se pencher également sur son profil et son environnement.
    L’école permet à nos enfants de « tester » une autre version d’eux même. La majorité aura un comportement assez similaire à la maison et à l’école, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Certains qui pourraient se sentir enfermé dans un « rôle » à la maison peuvent ainsi « s’essayer » à autre chose à l’école. À noter que ce n’est d’ailleurs pas toujours négatif. Typiquement le petit dernier de la fratrie qui devient leader à l’école.   En d’autres termes : Soyons attentif et partons du principe qu’évoquer la thématique du harcèlement avec nos enfants reste pertinent quoi qu’il arrive.

    En tant qu’adulte naïf sur la thématique, on a en tête l’enfant qui se fait taper à l’école pour une raison x,y ou z, mais cela peut être bien plus insidieux que cela. Et il est important de prendre le temps d’évoquer toutes ces petites choses qui peuvent faire mal, comme :

    • De « Ton pull est moche » à « binoclar »
    • des bousculades répétées,
    • se moquer, rigoler quand Martin participe en classe
    • refuser de travailler en groupe avec un des camarades de manière répétée
    A noter que le « t’es plus ma copine » qui revient un jour sur deux n’est pas une bonne chose non plus. Il faut alors faire la distinction entre le harcèlement et une amitié toxique, mais il est tout autant primordial de mettre en évidence la souffrance que les deux génèrent et aider l’enfant à traiter le problème.

    Dans la vraie vie « IRL », mais aussi sur internet, les réseaux sociaux voire les groupes what’s app de la classe…

    Harcèlement et cyberharcèlement sont tout autant dommageables l’un que l’autre, même si le cyberharcèlement est plus insidieux et parfois plus lent à identifier.

    Ceci dit « grace » a la covid19, l’outil numérique a pris une place de plus en plus importante dans les enseignements de nos enfants. Au sein des lycées, collège mais également les écoles élementaires, ce qui favorise largement la communication numérique entre les eleves… et pas toujours de manière adaptée et bienveillante. 

    Donc soyons vigilants. D’autant plus, vis-à-vis et envers les filles… Oui je sais, cela ne devrait pas être un sujet mais sachez que dans le monde merveilleux de 2023, 73% de la gente féminine à travers le monde est victime de violence numérique… 

    Du cyberharcelement à l’insulte anonymisée, c’est tout un univers des possible qui se décline… bien au chaud derrière un écran : un « #SaleP… » qui peut rapidement devenir dévastateur.

    Destructeur parce qu’il touche un être en plein développement, où le « soi » n’est pas encore assez opérant pour savoir faire la distinction entre une vérité fondamentale (une vérité absolue) et ce qui n’est qu’interprétation et/ou manipulation. Une estime de soi en pleine construction qui la rends très/trop sensible au regard de l’Autre.  Ce qui fait du harcelement un evenement pouvant ébranler les fondations de la personnalité d’un individu et avoir un impact sur le reste de sa vie.

    Un enfant harcelé à l’école c’est un enfant qui part apprendre dans un environnement hostile, autant dire que rapidement les apprentissages seront impactés et passeront au second plan pour laisser place à l’angoisse de se rendre à l’école.

    C’est comme ça qu’il arrive d’observer un bon elève qui en quelques semaines refuse de travailler, avec des notes qui dégringoles sans pour autant s’en émouvoir… puisque finalement cela lui permet de ne plus se faire moquer : d’intello/fayot/premier de la classe… Il se fond dans la masse, il n’est plus la cible. Cela reporte cependant les tensions dans le milieu familial.

    On en parle ?

    Parler du harcèlement à la maison avec nos enfants, c’est la meilleure manière d’éviter d’en faire un sujet tabou. Parler du secret qui généralement l’entoure et isole la victime dans sa détresse. Le harceleur a ainsi deux caractéristiques ; il s’attaque à plus petit/faible que lui (Il cherche la domination, mais n’est pas sûr de lui. Cibler des élèves de plus petite classe est ainsi une bonne façon d’avoir peu de résistance) et il s’assure que personne ne viendra menacer sa position. Il est le plus souvent discret dans les actes, mais ouvertement dans la menace :

    « Si t’en parle à tes parents, je te casse la tête/je les tue/… »

    C’est le plus sur moyen que sa victime s’enferme dans le silence, de peur d’être responsable de ce qui pourrait arriver à sa famille et ses amis. Cela s’appuie sur le principe très fort de la pensée magique. 

    Parler est une bonne chose, mais à qui en parler ? Pour que Martin puisse demander de l’aide, il faut déjà qu’il sache qu’il en a le droit et que sa parole puisse être entendue.

     

    Il peut en parler à un adulte de son choix, de confiance. À l’école, la maitresse, la personne qui surveille la cantine, l’animateur, ses parents bien sûr ou qq.’un de son entourage qui pourra contacter l’école.

    S’il n’y a personne autour de Martin, un ami peut faire l’affaire ou encore il peut appeler le numéro vert : 3020. « Non au harcèlement » qui pourra l’écouter et trouver une solution pour que le harcèlement s’arrête. 

     

    Et le 3018 pour les situations de cyberharcèlement. cliquez ci-dessous : 

    Lorsque l’on détecte un harcèlement, oui on peut proposer un suivi psychologique à la victime… Mais attention à ce que cela ne soit pas la seule mesure mise en place. Il faut faire cesser le harcèlement. Envoyer un enfant chez le psy pour harcèlement sans que celui-ci cesse revient à lui dire :
    « C’est toi le problème. tu n’avais qu’à pas être moche/petit/timide/roux/avoir des lunettes… »
    S’il est bien sûr pertinent pendant ces séances de travailler l’estime et la confiance en soi, sa relation à l’Autre, Il est tout aussi primordial que l’enfant constate qu’il y a un réseau autour de lui qui est là pour l’aider à sortir de cette impasse : ses proches, sa famille, son établissement et la loi. L’accompagnement par la famille et les proches est fondamental, pour restaurer l’estime et la confiance en soi. Première chose : ne pas remettre en cause sa parole. (Si doute il y a, l’aborder à un autre moment) Pouvoir échanger, verbaliser les émotions, le ressenti, la colère et l’injustice de cette situation. Oui le psy c’est bien, mais la première ressource est bien la famille, les parents.

    Je rencontre trop de jeunes et moins jeunes qui ont été victimes de harcèlement sans avoir pu en parler. Ou pire… Qui en parle, mais sans que cela ne change la situation. Il est primordial de faire évoluer la situation de harcèlement lorsque votre enfant/élève ose finalement prendre la parole. S’il ne se passe rien, le message qui va passer à votre enfant/élève sera le suivant :

    « Quand tu as un problème, ce n’est pas la peine d’en parler. Personne ne peut rien pour toi. Tu dois te débrouiller seul. Moi ton parent, je ne suis pas capable de te protéger ».

    Ce n’est évidemment pas un message que l’on veut donner à son enfant. Et d’autre part, cela donne un message d’impunité à l’harceleur qui le conforte dans un sentiment de toute-puissance…  Ce qui reste problématique.

    Et après, on peut faire quoi exactement ?

    Rapidement après avoir accueilli la parole à la maison, il est important d’en parler à l’établissement scolaire. On peut être tenté d’aller voir les parents du harceleur, mais ça peut assez rapidement mal tourner. Or, pour résoudre une situation de harcèlement, il est important de ne pas s’inscrire dans le registre de l’émotion. 

    Donc on délègue d’autant plus que les établissements ont une obligation de moyen pour prévenir et traiter les cas de harcèlement. Si cela ne suffit pas  et que l’établissement échoue a offrir à votre enfant un environnement scolaire serein et bienveillant (oui, soyons optimistes)  n’hésitez pas à gravir un échelon et aller porter plainte au commissariat.


    On hésite pas, depuis le 2 mars 2022 a adopté un nouveau texte de loi caractérisant de délit le « harcèlement scolaire » avec des peines maximales encourues de 10 ans de prison et de 150 000 d’euro d’amendes (dans les situations extrêmes). Si l’objectif n’est pas d’en arriver là, il est clair que la reconnaissance du « droit à la une scolarité sans harcèlement » est primordiale. 

    Concrètement, il est fort peu probable qu’il arrive quelque chose (judiciairement parlant j’entends) au harceleur, mais une petite discussion avec un OPJ aura toujours plus de poids qu’une visite dans le bureau du CPE dont certains élèves (tous ?) se contrefichent allégrement.

    S’il vous semble que le commissariat pourrait ne pas vouloir enregistrer votre plainte, vous pouvez toujours remplir une préplainte en ligne ici : 

    In fine, l'important ?

    On l’aura compris, le harcèlement scolaire peut être dévastateur sur le court terme, mais également sur le long terme. Pour contrer cela,  il est primordial de savoir répondre présent rapidement… faire bouger les leviers nécessaires (ecole/plainte) et d’accompagner son enfant dans une réassurance et estime de soi pour éviter les failles narcissiques qui pourraient persister.

    Le terrorisme et les enfants, On en parle ?

    Encore une attaque aberrante, une fusillade en Allemagne. Juste avant Noël c’était en France. Malheureusement, ce n’est plus si rare…  Des informations que l’on a pas forcément envie d’entendre mais qui nous rattrape et surtout rattrape nos enfants… sur l’internet, les réseaux sociaux ou tout simplement à l’école, au cours de piano/judo/foot….

    Pour les tout-petits, il est fort probable que cela n’arrive pas jusqu’à eux et c’est probablement mieux ainsi. Pas besoin de devancer la chose. En revanche s’ils vous questionnent après avoir entendu des choses à l’école (ou ailleurs) il est important d’y répondre.

    C’est vrai qu’on peut être tenté d’éviter le sujet, mais les enfants parlent entre eux dans les cours de l’école et surtout ce sont de véritables éponges émotionnelles. Ils vous entendent, ressentent votre confusion/votre colère et de fait, sont au courant que quelque chose ne tourne pas rond. Concrètement ils ont alors juste besoin de savoir que vous êtes là pour les protéger eux des méchants et qu’il est permis d’avoir peur. Votre travail de parents est de contrebalancer le choc des images et des mots qu’il/elle aurait vus et/ou entendus, et bien entendu de répondre aux questions (aussi nombreuses soient-elles) et de les rassurer.

    Finalement de faire office de zone tampon entre lui/elle et la réalité… Oui, sur ce principe on reste dans un rôle bien connu. Au moins ça…

    Se positionner comme référence

    Répondre aux questions de vos enfants est une phase primordiale. Vous vous placez ainsi en tant que référent, et il peut alors s’appuyer sur vous. Concrètement qui a envie de dire à ses bouts de chou qu’il y a des gens assez mal pour en venir à l’idée de prendre un fusil et aller tuer des gens sans trop savoir pourquoi ?

    Ceci étant, attention à vos réponses ! Si vous mentez, il y a de fortes chances qu’ils s’en rendent compte lorsqu’ils confronteront vos réponses avec celles des copains…

    Et si votre parole est mise en doute, elle risque de l’être aussi lorsque vous essayerez de les rassurer. Soyons clairs, l’idée n’est pas de leur décrire le carnage de la fusillade et la technique de l’attaque-surprise, mais d’adapter votre discours en fonction de l’âge et de la maturité de votre enfant. Même un tout petit est capable de comprendre que des terroristes/méchants ont fait du mal aux gens. La figure du méchant n’est pas une inconnue pour les enfants : la sorcière, le loup, le monstre… Ils sont très présents dans leurs imaginaires et les aident à comprendre la notion du bien et du mal, ainsi qu’à apprendre à gérer leurs émotions. Ce n’est évidemment pas un enseignement facile, et ils ont besoin de vous pour que d’un apprentissage on ne tombe pas dans la peur panique voire la phobie.

    Si comme tout parent, vous avez droit à la question : 

                         « Ils sont morts ? Pourquoi il les a tués ? »

    On tombe de facto dans la même problématique qu’évoquée précédemment où vous risquez d’être pris en flagrant délit de mensonge. À 4 ans, le « C’était pour ne pas t’inquiéter » risque de ne pas être compris à sa juste valeur, d’autant plus que chez l’enfant la notion de « mort » est multiple et évolutive. D’une complète indifférence avant 2 ans, on arrive à l’apparition d’angoisse existentielle qui suppose la crainte de la perte réelle vers l’âge de 11 ans. Entre les deux, de nombreuses phases, où perception mythique de la mort côtoient les représentations concrètes telles que le squelette, le cimetière… Le tout soumis à d’autres facteurs tels que la façon qu’à l’adulte de parler de la mort à l’enfant, le contexte social et culturel, les expériences personnelles et familiales….

    Donc au final, après analyse fine du contexte, de l’âge et de la sensibilité de votre enfant, j’aurai tendance à dire qu’on peut répondre par l’affirmative à cette question. 

    Poser des limites

    Par contre hors de question de lâcher un « oui » et de le laisser se débrouiller tout seul avec ça.

     À nous de poser les questions, de lui demander s’il a peur (c’est normal d’avoir peur) et s’il a d’autres questions. En finissant cette discussion, il est important que votre enfant sache que si d’autres questions lui viennent plus tard, il peut revenir vous voir pour les poser. Une fois la parole libérée, cela évitera à votre enfant de rester avec ses questions sans réponses, qui ne manqueront de nourrir son angoisse.

    D’un autre côté, il est tout aussi important de préciser le caractère extraordinaire de cette violence, de rappeler les limites qu’elle a transgressées et les conséquences que cela implique. Non, pas pour faire un cours d’éducation civique, mais pour faire passer le message que les limites sont là pour permettre de vivre en société. Et que l’on constate que lorsque celles-ci sont transgressées, cela peut mettre à mal toute une société.

    De votre côté, vous avez envie/besoin de regarder les infos, très bien ! Mais il est aussi important de faire en sorte que vos tout jeunes enfants ne soient pas devant le poste à ce moment-là et c’est clairement aussi le moment (si vos trop jeunes enfants ont des comptes sur les réseaux sociaux) de vérifier que leurs réseaux sociaux ne contiennent pas de contenu inapproprié.  Il est important de (ré)investir le temps numérique de nos enfants, de partager cette activité et de les accompagner au mieux. L’internet n’est pas qu’un jeu, cela peut être un formidable outil (d’information ou autres) mais qui aujourd’hui est complètement infecté par une multitude de fake news qu’il est parfois difficile de discerner. C’est d’autant plus vrai lorsqu’il y a des enfants et des adolescents derrière l’écran.

    Aujourd’hui ces fausses rumeurs s’invitent au-delà des sites dits d’informations, elles utilisent les réseaux sociaux pour se diffuser et devenir « virale ».. Au point que là aussi, on en ait perdu la chaine de transmission. Sur internet, il est facile de construire un décor idyllique à une idéologie pathogène… et sachez qu’une fausse information circule six fois plus vite qu’une vérité sur les réseaux sociaux. Par conséquent, la fausse information a bien plus de chance d’atterrir dans le smartphone de votre ado… (oui j’ai dit « ado » parce qu’un enfant n’a pas à avoir un smartphone ou une tablette perso)

    Pour les plus grands, le besoin de réassurance se conjuguera avec le besoin de comprendre.   Là aussi il est important de faire passer le message que le sujet n’est pas tabou et que vous êtes là pour répondre à leurs interrogations. Ils vont entendre beaucoup de choses à l’école, certaines seront vrais et cohérentes d’autres le seront beaucoup moins. Il faut qu’il puisse revenir vers vous. C’est primordial ! 

    Vous avez des ados qui sont curieux de ce que devient leur monde ? Voici quelques pistes pour les accompagner dans leurs réflexions géopolitiques

    Mais C’est quoi le terrorisme ?

    Il n’y a pas de consensus à l’heure actuelle parmi les spécialistes sur une définition unique du terrorisme. Cependant on s’accorde sur le fait que le phénomène n’est pas nouveau et qu’il a la capacité de recouvrir des réalités diverses selon ceux qui le mènent, leurs objectifs et le point de vue dans lequel on se place. C’est pour cela que l’on peut entendre que le terroriste de l’un peut être le résistant de l’autre. Mais un résistant s’en prendra aux forces ennemies alors que le terroriste frappe sans distinction… et souvent des civils.

    Le terrorisme peut avoir plusieurs formes, un détournement d’avion, une attaque au couteau au hasard dans la rue ou une attaque ciblée. La constance est un usage d’actes de violence en vue de créer un climat d’insécurité. Du latin « terror » = terreur, le but est de faire peur. Le terrorisme est un acte politique, où recherchant la notoriété et à mettre en péril les systèmes démocratiques. Le terrorisme est aujourd’hui identifié comme la menace princeps pesant sur la sécurité des pays occidentaux.

    A quoi ca sert ces attaques ?

    Les attentats et attaques qui secouent nos sociétés aujourd’hui à travers le monde sont véhiculés par la haine, rancœur et l’incompréhension que nous avons les uns des autres. Pour ne pas nous faire nous-mêmes les relais de cette déferlante de ressentiment et de vengeance, essayons de comprendre et d’expliquer.

    Aujourd’hui le terrorisme se focalise autour de la notion de « l’Autre ». Renvoyer la responsabilité d’une difficulté sur l’Autre permet de ne pas avoir à se remettre en question dans son fonctionnement et/ou agissement.

    Fragilisés par la difficulté d’intégration ou à se reconnaître dans les valeurs que la société occidentale véhicule aujourd’hui, certaines personnes se sont laissé convaincre qu’il existait un « monde meilleur » où ils seraient enfin reconnus à leurs justes valeurs… être utile, ou même être quelqu’un tout simplement. En utilisant cette fragilité, il devient alors « aisé » pour les groupes terroristes de modeler les esprits et de les mener à participer à la construction de « ce monde meilleur » … qui passe entre autres par l’organisation d’attentats et/ou attaques pour dénoncer les « erreurs » de l’organisme/pays/société et/ou communauté ciblée.

    Ces dernières années en Europe, la menace terroriste est multiple et portée par le djihadisme, l’extrême droite, l’extrême gauche/anarchisme et le terrorisme ethno nationaliste/séparatiste (moins depuis 2016). À noter que le dernier rapport d’Interpol rapporte une nette majorité du terrorisme djihadiste et du terrorisme des extrêmes politiques en Europe.

    En ce qui concerne le terrorisme perpétré en Occident, on se retrouve face à des personnes qui ont développé une pensée où la France/l’Occident est présenté comme leur ennemi. Ils confondent alors la laïcité avec un sentiment antireligieux qu’ils prennent comme une attaque personnelle pour leurs valeurs et leurs convictions. D’autre part la tension ressentie vis-à-vis des signes religieux et de caricatures religieuses a pu cristalliser les croyances déjà affectées par certains épisodes de notre histoire (passé et plus récente). Les attentats ont alors pour but de porter atteinte aux idéaux sociétaux de l’Occident/France, d’ébranler la société ainsi que les valeurs qu’elles portent, afin de laver l’offense ressentie dans leur identité et leur honneur.

    Le terrorisme d’extrême droite se fait entendre en Europe depuis quelques années, mais aussi à travers le monde. En Norvège en 2011, en Nouvelle-Zélande en 2019, en Allemagne en 2020 et tout récemment en Australie et en France à Paris le 23 décembre dernier.

    L’histoire regorge d’exemple où l’humiliation a suscité des émotions au point de diriger l’action des hommes, parfois en réaction immédiate, parfois sur plusieurs générations voire des siècles. C’est ce que l’on appelle la géopolitique des émotions et qui façonne notre monde à travers la peur, la vengeance, mais aussi l’espoir. (Si ça vous intéresse, je vous conseille vivement « La géopolitique de l’émotion » de Dominique Moïsi) et cette composante du terrorisme est commune à toutes les idéologies… qu’elles soient politiques, religieuses ou autres.

    Le terrorisme excelle dans sa capacité à marquer les esprits. Une particularité renforcée par l’impact médiatique majeur, d’autant plus vérifié depuis l’apparition de l’information en continu (chaines d’informations en continu relayées par les réseaux sociaux). Sans oublier le filtre des fausses informations qui circulent et viennent encore complexifier la lecture des événements.                                                                     

    D’où vient le terrorisme islamiste

    Al Qaïda, ou même Daesh trouvent leurs origines dans la résistance aux puissances étrangères envahissant certains pays d’Orient et du Moyen-Orient. La Russie en Afghanistan dans les 90, et l’Irak en 2003 avec la coalition USA/UK/Australie alors à la recherche d’armes de destruction massive inexistante. (Mais ça, c’est une autre histoire… enfin presque une autre histoire).

    Dès 2003, les conditions de captivités et les humiliations subies par les prisonniers irakiens par les forces de la coalition ont transformé les centres de détentions en véritable pouponnière de ce que deviendra Daesh, en fusionnant à l’occasion avec la branche irakienne d’Al Qaïda (elle aussi détenu dans les mêmes prisons).  

    En ce qui concerne le terrorisme islamiste perpétré en Occident, on se retrouve face à des personnes qui ont développé une pensée où la France/l’Occident est présenté comme leur ennemi. Ils confondent alors la laïcité avec un sentiment antireligieux qu’ils prennent comme une attaque personnelle pour leurs valeurs et leurs convictions.

    D’autre part la tension ressentie vis-à-vis des signes religieux et de caricatures religieuses a pu cristalliser les croyances déjà affectées par certains épisodes de notre histoire (passé et plus récente). Les attentats ont alors pour but de porter atteinte aux idéaux sociétaux de l’Occident/France, d’ébranler la société ainsi que les valeurs qu’elles portent, afin de laver l’offense ressentie dans leur identité et leur honneur.

    À noter tout de même que malgré le ressenti d’une suite incessante d’attentat en Europe, seulement 5% des attaques terroristes se passent dans les « pays non en guerre » parmi lesquels on compte l’Occident. Le dernier rapport « Global Terrorism index 2022 » de Institute for economics & peace estime le Sahel comme étant la région du monde le plus en détérioration en 2021. Malgré cela, l’Afghanistan garde le triste record de pays le plus impacté par le terrorisme. Les dix pays aujourd’hui les plus impactés par le terrorisme sont par ordre décroissant : Afghanistan, Irak, Somalie, Burkina Faso, Syrie, Nigeria, Mali, Niger et Pakistan.

    Pour permettre de se faire une petite idée ; en 2018, l’Afghanistan a connu 837 attentats, entrainant la mort de 1426personnes et 2199 blessés. Des pays où non content de transformer l’horreur de l’attentat en quasi-banalité, le terrorisme cible les centres de santé dans le but encore une fois de toucher en plein cœur. Comment tuer l’espoir de manière plus radicale que d’éliminer la possibilité du soin alors qu’on vient déjà de se faire blesser par un attentat en ville ?

    En abolissant la frontière entre le civil et le militaire, le terrorisme transforme le monde entier en cible potentielle, ce qui alimente le sentiment d’insécurité et de peur au sein de la société civile. C’est parce qu’il peut arriver n’importe quand et n’importe où (lors d’une virée shoping sur les champs Élysée, lors d’un concert ou même à la sortie d’une école) que le terrorisme provoque autant de peur. Une peur qui reste disproportionnée face à la réalité objective de la menace. Mais c’est tout là le pouvoir du terrorisme d’aujourd’hui, cibler la peur et nous toucher en plein cœur : nos enfants, nos loisirs, notre liberté.

    Qu’est-ce qu’on fait ??

    Une réponse militaire, bombardement et représailles… c’est parfois tentant avouons le, surtout lorsqu’on est sous le choc de cette extrême émotion, de la colère et de l’incompréhension parfois.  Cependant « œil pour œil, dent pour dent » c’est déjà une politique qui nous a menées jusqu’à notre problématique actuelle… Et qui/où cibler lorsque le groupe terroriste n’a pas d’emprise territoriale, comme c’est souvent le cas.

    Pour être véritablement efficace, il nous faut d’abord saisir les rouages et le fonctionnement du terrorisme. Cherche à comprendre. Ne pas réfléchir aux conditions qui ont suscité ce mouvement de haine revient à lutter contre les effets sans lutter contre les causes. Cela nous amène invariablement dans une impasse.

    A-t-on vraiment envie de continuer l’escalade de la violence et de la colère ? On a aujourd’hui besoin d’une solution politique sur le terrain. Mais on a surtout besoin de ne pas laisser ce sujet aux seules mains de nos dirigeants. Le terrorisme attaque la société civile, c’est à la société civile de construire sa réponse et sa parade. Demandons-nous si ces jeunes et moins jeunes qui se sentent rejetés ou ne se reconnaissent plus dans notre société (qu’ils s’appellent Khaled, Coralie ou Thomas, qu’ils soient issus de la seconde génération de migrant ou d’une lignée 100% auvergnate) … est-ce que ça ne serait pas à nous (la société civile) de faire un pas, de leur donner leur chance ici, pour qu’ils n’aient pas la tentation d’aller la chercher dans le radicalisme… quel que soit sa couleur, rouge, bleu marine ou noir.

     

    De plus en plus on se plaint de son absence. On le cherche, on s’inquiète de ne plus le trouver et jour après jour on dépérit de sa disparition…  Les plus chanceux peuvent s’en jouer, faire semblant de l’ignorer et le retrouver fidèle au poste la nuit suivante. Mais tous n’ont pas ce luxe… Parce que c’est ce qu’il est devenu ; un luxe que l’on croyait acquis au point de ne pas y faire attention. Jusqu’au jour où il nous lâche sans crier gare… Lui dirait que cela fait des années qu’il nous envoie des signes que nous ne voulions pas voir, que nous le challengeons sans vergogne. Une vie où il n’a plus sa place. Choyé jadis, délaissé aujourd’hui… il s’en va.

     Mais au fait, c’est quoi le sommeil ?!

    Au même titre que notre alimentation et la respiration, le sommeil fait partie des contraintes de notre humanité. Un indispensable, même si chacun de nous avons notre propre contrat avec Morphée. Certains ont besoin de 10h de sommeil par nuit, lorsque d’autres se contentent de 5h. Il y ceux qui aiment se coucher tôt et ceux apprécient par-dessus tout la grasse matinée. Le problème au milieu de tout cela, c’est que notre rythme de vie n’est plus du tout adapté au rythme naturel de notre sommeil.

    Il n’est pas question de nier le caractère pathologique de certaines insomnies. D’ailleurs pour ceux qui s’en inquiète, on peut toujours explorer le réseau Morphée qui propose des évaluations et questionnaires sur notre sommeil de 0 à 77 ans… c’est par là :

    Cependant avant de médicamenter (prendre des somnifères est globalement non pérenne) on peut repartir des bases sur lesquelles s’est construit le sommeil. Et par conséquent se pencher sur le concept d’hygiène du sommeil.  D’autant plus qu’avant d’avoir un rendez-vous dans un laboratoire du sommeil (parce que là-bas aussi, on manque de personnel médical), on a largement le temps d’explorer le concept. 

    L'hygiene du sommeil

    L’hygiène du sommeil c’est un peu comme remettre d’aplomb tous les rouages d’une horloge. Ça tombe bien, le sommeil c’est une histoire d’horloge, même plutôt deux d’ailleurs.

    La première,  l’horloge « circadienne ». Fonctionne toute seule sur un rythme d’à peu près 24h qu’il nous faut resynchroniser tous les jours. Une sorte de mise à jour automatique qui s’opère sous les UV des rayons du soleil, un peu comme Wall-E en somme. Une partie de nous fonctionne à l’énergie solaire, notre physiologie est en avance sur la transition énergétique, d’autant plus que cela fonctionne même en plein janvier sous le ciel gris de Lille (pardon les Nordistes). En revanche il nous faut bel et bien sortir à l’extérieur parce que nos jolies fenêtres du XXI nous protègent bien du froid, mais aussi des UV. Mauvaise pioche pour notre resynchronisation donc ! Bref il nous faut nous motiver pour sortir !

    La seconde est l’horloge homéostatique qui est conditionnée par les « donneurs de temps » : L’alternance jour/nuit, les heures des repas, du réveil, les rythmes sociaux en général… En résumé, des habitudes ! On pourrait dire que ce n’est pas important, mais malheureusement pour nous, ce système homéostatique est responsable du coup de balai des hormones de l’éveil… pour laisser place au sommeil ! C’est donc primordial. Et c’est bien en changeant les habitudes que l’on peut avoir un impact sur un sommeil aujourd’hui disparu. En 50 ans nous dormons 1h30 de moins… Notre mode de vie a changé trop vite pour que notre rythme ait eu une quelconque chance de s’adapter. Nous sortons tard du travail (parfois hostile, souvent pénible), avons parfois 1h30 de trajet, le télétravail qui nous fait confondre espace de vie et espace de travail, prendre un petit apéro le soir en rentrant pour décompresser, réviser les cours des partiels dans le lit ou bien y regarder une série, vérifier les mails du boulot (juste par habitude) au moment de poser le téléphone sur la table de nuit, vivre dans le bruit incessant et dans la lumière permanente… Rien de tout ça ne nous aide à bien dormir. C’est même plutôt l’inverse… Un schéma qui n’est pas un problème lorsqu’il est sporadique entraine insomnie d’endormissement et rumination anxieuse dans sa répétition, créant un cercle vicieux.

    Retrouver le sommeil

    C’est quoi le programme qui permet de retrouver le sommeil ? Tout d’abord il nous faut tabler sur la régularité et la pérennité. On ne retrouve pas le sommeil en 3 nuits, c’est un travail sur le long terme. Et c’est tout l’enjeu du changement… Nouvelles habitudes !

    De manière assez intuitive, on peut se dire qu’il y a besoin d’activité physique pour bien dormir et c’est le cas. Une fatigue physique (notez que je ne parle pas de sport, mais d’activité physique) favorise l’endormissement, lorsque la fatigue psychique est insomniante. Il est assez aisé de descendre à une station ou deux avant son arrêt et faire le reste en marchant, prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur, prendre le vélo pour aller travailler (oui, même en zone rurale, les élus servent à ça : changer les choses). À noter que l’objectif du vélo n’est pas de faire le tour de France chaque matin et d’arriver rouge et en sueur au bureau. Mais bel et bien de s’en servir comme d’un moyen de transport tout en faisant un minimum d’activité physique qui distille endorphines et bonne humeur au quotidien. D’autre part, cela coche également la case « lumière du jour » qui remet à l’heure notre pendule circadienne, c’est donc doublement bénéfique (voire plus, mais on en parlera une prochaine fois) !

    Dans la journée, on essaie de garder un rythme, de voir des gens, de sortir au moins une fois par jour. Toujours relatif à notre besoin de lumière, mais aussi parce que nous sommes un animal social… et qu’à force d’être seul à la maison face à un écran (merci le télétravail), on va finir par trouver le silence assourdissant.

    Le télétravail peut être, il est vrai, une facilité logistique, mais pour les petits espaces cela complique les choses. Travailler dans sa chambre, parfois sur son lit, risque de rendre plus flou le message au moment de sauter dans son lit. Le cerveau va finir par se demander si l’objectif est de travailler ou de dormir ? Même combat lorsqu’on a pris l’habitude de finir la journée par une « petite série » (est-ce que Walking Dead prédispose réellement au sommeil ?).  Sans compter le petit côté anxiogène distillé par les films et séries de plus en plus glauques, les écrans qui nous les projettent (trop proche des yeux) sont pleins de lumière bleue qui n’a qu’un seul objectif : freiner notre sécrétion de mélatonine. La mélatonine c’est cette hormone du sommeil que notre cerveau sécrète lorsqu’on est dans l’obscurité… C’est pourquoi les écrans sont un problème, mais aussi l’éclairage public de haute intensité qui éclaire comme en plein jour notre chambre (merci la commune).

    On termine donc la journée, dans une lumière douce (si possible dans les tons chauds), sans trop de bruit (oui c’est un vœu pieux, la pollution sonore est une plaie invisible…) et sans alcool. Désolée le verre du soir pour « décompresser » ne nous aide pas… Au début, on a l’impression que cela peut « faciliter » l’endormissement, mais en fait c’est plutôt le côté anxiolytique de l’alcool qui travaille. Mais petit à petit, il faudra une dose plus importante pour avoir le même effet… et in fine on a une consommation d’alcool plus importante qui va perturber la seconde partie de la nuit, mettre le bazar dans notre sommeil paradoxal… bref beaucoup d’agitation et cauchemars à la clef. On évite également le café et/ou le thé de la fin d’après-midi pour des raisons évidentes.

    Une nuit pour tout changer

    Un dernier détail… Le moment du coucher doit être notre meilleur moment de la journée.Peu importe qu’elle ait été la teneur de notre journée, il faut que le moment de se mettre au lit soit littéralement un « petit bonheur ». Cela veut dire qu’il faut peut-être remanier sa chambre. Si je suis de prédisposition anxieuse, je me débrouille de mettre le lit face à la porte, je prends un lit sans dessous de lit, un dressing sans porte (ou j’aménage la penderie pour qu’il n’y ait pas d’espace résiduel où mon inconscient peut imaginer des choses… ben oui, on vient de regarder « Walking dead » !). D’autre part, c’est probablement le moment d’investir dans des draps en coton chaud, qui sont chauds même en plein hiver, même si vous dormez seul(e). Que l’on peut conjuguer avec une chochotte (une petite bouillotte de grain de lin), que l’on met dans le lit le temps de prendre la douche et que l’on enlève après pour que cela ne soit pas trop chaud… les pieds n’aiment pas avoir trop chaud pour dormir. Dans le même esprit, on anticipe sur les canicules de l’été prochain (effectivement, je ne suis pas optimiste pour 2023) en récupérant les draps en vieux coton de votre trisaïeule (lourd & brodé de blanc à ses initiales) qui restent frais quoi qu’il arrive. On rajoute une petite lampe de chevet (et pas un spot LED), une liseuse… un roman, un essai ou une BD et on lit une petite vingtaine de minutes, après quoi on peut éteindre la lumière sans craindre l’absence de Morphée. On se reconstruit un rituel du coucher en quelque sorte.

    Bien sûr on ne regarde pas son téléphone une dernière fois avant de dormir puisqu’on l’a laissé (sciemment) dans la cuisine/salon/entrée…

    En résumé condensé le sommeil se prépare… pendant la journée. Et de la qualité et la régularité de notre sommeil dépendent notre santé. En effet, le Journal of the American Heart Association vient de publier des résultats évoquant des risques cardio-vasculaires plus accrus chez les personnes ayant un rythme de sommeil irrégulier.

    l'arrivée fracassante de l'argent dans la tête de nos enfants

    Le souvenir de la rentrée scolaire s’effaçant progressivement, On s’essaie à une routine plus ou moins réglée. Les grands commencent à rentrer tout seuls de l’école, ou partent avec la voisine à pied. Une nouvelle autonomie qui s’illustre parfois par une question avant  le cours de musique du jeudi soir :

    Maman, je peux avoir cinquante centimes pour m’acheter un chocolat chaud au conservatoire ?

    Enfin si on est chanceux… On peut aussi avoir droit à la version « rebelle » de la demande… C’est-à-dire se rendre compte une fois rentrés des courses que cette pochette de Pokemon là, celle qui vient de tomber du manteau de votre ainé, vous ne l’avez pas acheté… Dans ce cas là, après un retour de ladite pochette au vigile du supermarché par votre chérubin,  il faudra réfléchir au message sous-jacent de ce qu’il vient de se passer :

    « N°1 a besoin d’argent ! »  

    Ceci étant, on va laisser passer quelques semaines/mois. Parce que c’est bien tout ça, mais on ne va pas « recompenser » le vol de Pokémon par de l’argent poche ! Mais le message est quand même là et l’ignorer ne va pas nous aider.

    Après réflexion, de quoi N°1 a besoin ?… Non, disons envie ? Oui il a des besoins, mais admettons que vous vous occupez de cela. On retombe dans « l’envie » et on élargit le champ des possibles : Un bonbon en sortant de l’école, le dernier « Mortelle Adèle », offrir un cadeau à Mamy et de tout ce qui croise son regard et qui est « trop mignon » … C’est d’ailleurs justement pour ça qu’on fait très attention à la somme à donner pour ne pas se retrouver avec :

    • Quinze caries au prochain contrôle dentaire
    • Et surtout un trop grand nombre de jouets débilitants (n’ayons pas peur des mots) dont vous ne voulez pas… j’ai nommé les balles gélatineuses emprisonnées dans un filet qui sorte du dit filet lorsqu’on les écrase et qui finissent toujours littéralement explosé dans les cartables… inondant les cahiers de masse gélatineuse pailletés, les pop it de toutes les formes/couleurs (mais dont vous n’avez toujours pas compris le principe), les gommes licornes qui ne gomment rien…et j’en passe.

    On s’autorise donc quelques limites, tout en laissant une liberté assez grande. Parce qu’il y a un double intérêt dans l’argent de poche. L’autonomie, mais aussi l’expérimentation…l’un nourrit l’autre de toute manière. On laisse donc dans un premier temps expérimenter la vacuité de certains objets pour en épuiser l’intérêt. Ça marche… parfois.

    On peut s’aider d’une petite discussion intéressée sur la vie de l’objet, son état actuel et de son intérêt véritable sur le long terme. Cela lui permettra de réfléchir différemment pour son prochain achat. Au milieu de tout ça, un dimanche matin alors que vous avez besoin de beurre pour faire des gaufres, vous partez avec N°1 à l’épicerie du coin de la rue (celui en face du cours de danse) et là le vendeur que vous ne connaissez pas, tape la discut avec N°1 en l’appelant par son prénom… C’est le moment où vous apprenez que N°1 s’y arrête tous les mercredis après son cours de danse pour acheter un bonbon à 20 centimes…

    On se rend donc compte qu’il y a la théorie et la pratique. Cependant, on garde la verbalisation de la théorie, si ce n’est pas super efficace de suite, cela infusera petit à petit comme toute chose dans l’éducation. Et il est fort probable que dans 1 ou 2 ans au détour d’une porte, vous entendiez N°1 donner ses bons conseils à N°2 sur la façon de gérer son argent de poche. Même si N°1 en est encore à tout dépensé la semaine même… selon le principe « je vois le meilleur et je l’approuve, mais je fais le pire… » Ça date d’Ovide, mais malheureusement c’est toujours un peu vrai…

    Autonomie et expérimentation

    L’argent de poche n’est pas une rémunération, donc ce n’est pas en retour d’un travail.

    D’autre part, donner de l’argent à son enfant parce qu’il participe aux tâches ménagères fait passer le message que cette aide n’est pas implicite… Or il est important de maintenir l’idée que participer aux tâches domestiques fait partie de la vie familiale et non une fleur qu’il vous fait. Sinon, vous pouvez être quasi sûr qu’à l’adolescence il ne fera plus rien, si ce n’est pas déjà le cas.

    Idem en ce qui concerne le travail scolaire, on ne rétribue pas les « bonnes notes » à l’école. Les enfants encore jeunes ont souvent la tendance naturelle de « travailler à l’école » pour faire plaisir à la maitresse, maman ou papa voire les deux. Or il est important qu’ils comprennent qu’ils travaillent pour eux-mêmes… ni les parents ni pour avoir quelques pièces en fin de semaine.

    Si vous tenez absolument que l’argent que vous donnez à votre enfant puisse répondre à  « tout travail mérite salaire » :

    Faites-le participer alors à une tâche non usuelle du quotidien : ex : un ménage de printemps, ranger le garage, trier les vieilles affaires… Mais cela doit rester exceptionnel. Ce n’est pas donc pas de l’argent de poche.

    D’autre part, on ne punit pas d’argent de poche…Cela pourrait être compliqué d’établir une limite et d’autre part, il serait judicieux de ne pas faire de l’argent un potentiel problème entre vous et votre enfant. Maintenant… Et plus tard.

    Cet argent de poche, c’est un pas de plus vers l’autonomie. On peut s’en servir pour valoriser le fait qu’il grandisse.

    « Maintenant que tu es grand, tu as 8 ans. Tu peux commencer à avoir de l’argent de poche»

    Regle numéro 1 : se fixer sur un montant et ne pas en déroger. Si l’objectif est de lui apprendre la valeur de l’argent et du concept« un effort maintenant pour un plaisir plus tard » il va falloir résister à ses manœuvres d’amadouement pour avoir une rallonge : « Parce que je veux trop ces cartes Pokémon, mais j’ai déjà acheté des bonbons… » . Généralement c’est ce qu’il se passe au début. L’enfant est trop content d’avoir qq euros en poche et aura l’impression d’être « super riche ». Il ne fera donc pas attention à la dépense. Après un petit mois, il se rendra vite compte que s’il achète un bonbon tous les soirs, il ne lui restera plus rien pour ce LEGO qu’il lorgne dans la vitrine tous les soirs en rentrant de l’école…

    L’objectif est d’amener à la réflexion. Pour cela, il faut expérimenter, se tromper, regretter et évoluer dans son comportement.

    Nous n’apprenons que très peu de l’expérience des autres… On écoute, on acquiesce parfois, mais finalement lorsqu’on ramène la situation à soi… « Ce n’est pas pareil ». (C’est une sorte de dogme dans la psyché humaine. C’est vrai au niveau individuel, c’est aussi vrai au niveau sociétal. Nous aurions une Histoire différente au niveau international si nous étions capables d’apprendre des erreurs passées des autres… ) Tout ça pour dire que chacun d’entre nous a besoin d’expérimenter sa propre vérité. N°1 va donc tout dépenser ses premiers € en bonbons gélifiés en forme d’œuf…

    Cependant pour aider n°1 à prendre un peu d’avance sur le process on peut lui proposer de l’emmener à une « journée course » et lui dire qu’il a droit à une seule chose dans la journée. Il choisira probablement le premier truc qui l’intéresse, et regrettera dès qu’il aura vu un truc « plus mégagénial »… mais cela sera trop tard. Il n’est bien sûr absolument pas pertinent d’acheter ce second coup de cœur ! Même en douce pour lui donner un autre jour. C’est non ! Cela enverrait le message que, peu importe ce qu’il choisit, il peut toujours avoir autre chose après… et croyez-moi, on ne veut pas envoyer ce message. Si vous résistez à la tentation, la prochaine fois il aura en mémoire le petit jouet qu’il n’a pas pu vous demander parce qu’il avait déjà choisi autre chose de moins bien avant.

    Cela permet d’apprendre à ne pas trop se précipiter.  

    Combien pour un premier argent de poche ?

    Tout d’abord à 8 ans, il faut garder une fréquence hebdomadaire ; la notion du temps commence à s’affiner, mais une temporalité mensuelle pour gérer qq euros est trop longue à cet âge et du coup trop abstraite. La « leçon » d’achat du mois précédent sera quasi oubliée.

    Une semaine est plus facile à appréhender. Dans la répétition des jours et des activités du quotidien, ce sera bien plus concret. Et bien plus présent dans sa mémoire pour la semaine suivante.

    L’idée c’est d’avoir accès aux petits jouets et petit livres à partir « d’une semaine d’économie » et qu’avec l’argent de poche de la semaine 2, il puisse avoir accès à ce dont il a envie à environ 5,6 €.

    On peut commencer donc par 2/3 € par semaine et voir ce que cela donne.  

    Comment parler de la guerre à nos enfants ?

    Parce que oui, il faut en parler !..

    Avant tout chose, et de vous lancer dans une explication dantesque de la situation ukrainienne, écoutons-les. A l’école, lors des activités extrascolaires, au sport… les enfants parlent et entendent les autres parler dans la cour de l’école ou même en classe.

    Cela risque de nous mener vers des questions auxquelles nous ne pouvons pas répondre. Il ne faut pas hésiter à dire que l’on ne sait pas. Il est acceptable de ne pas savoir, mais il faut préciser que l’on peut chercher ensemble une réponse, ou l’assurer de votre retour une fois que vous aurez une réponse. S’il n’y a vraiment pas de réponse, vous pouvez expliquer que c’est une question compliquée, mais très intéressante ! Et comme toute question intéressante, beaucoup de monde travaille dessus….  On espère avoir une réponse rapidement.

    N’essayez pas de leur mentir, ils dévoileraient assez vite votre supercherie le lendemain (ou un jour prochain) dans la cour de l’école. Même si votre intention part probablement d’une bonne intention, il est primordial que vous restiez une « source sure », et que le sujet ne soit pas en mesure de mettre en doute votre parole. Ce qui aurait des conséquences problématiques pour la suite.
    Parler de la guerre à ses enfants est important, parce que c’est un sujet dont on ne peut faire l’économie actuellement. Tout simplement parce que le sujet est partout. Sur les ondes radio dans la voiture, à la télévision, dans leurs poches à travers les réseaux sociaux et autres applications et même dans la cour de l’école. Ne pas la faire exister dans la discussion familiale pourrait donner l’impression (aux plus grands/ado) que vous vivez complètement déconnecté du monde. Ce qui risque de vous disqualifier automatiquement quand il sera question de parler des sujets qui les préoccupent de manière globale. Il est vite fait pour un ado/grand enfant de partir d’un évènement pour en faire une généralité.

    Chaque âge son approche différente

    Première chose, il nous faut adapter le discours en fonction de l’âge. En dessous de 3 ans, on les laisse venir à nous pour les questions et on peut évoquer le fait qu’il se passe des choses dans le monde qui nous inquiète, mais qu’ils ne sont en aucun cas responsables. Pour les tout petits, le principal est d’être rassuré. Des parents présents, aimants et un quotidien qui ne changent pas dans sa routine devraient leur suffire. Soyons tout de même attentifs à toute forme d’anxiété qui pourrait apparaitre. C’est-à-dire des changements de comportements, des troubles du sommeil, trouble de l’alimentation ou encore régression.
    Pour les plus grands et avant de les abreuver de détails, demandons-leur s’ils ont tout simplement des questions ? C’est une façon détournée de savoir ce qu’ils savent ou croient savoir et il est fort probable qu’il y ait du vrai et du moins vrai dans leurs affirmations/croyances. Surtout ne pas commencer par dire qu’ils ont tort, on écoute jusqu’au bout et ensuite on peut demander s’ils ont des questions, ou s’ils sont inquiets ?

    On constate aisément que ce n’est pas une discussion entre deux portes, et qu’il est préférable d’avoir du temps devant soi et d’être soi-même calme.  Si ce n’est pas le cas, vous pouvez ajourner la discussion en précisant quand cela sera possible (le plus rapidement possible). Mais si votre enfant n’a pas l’habitude de s’exprimer sur ses ressentis et qu’il est aujourd’hui à l’origine de la discussion… j’aurai tendance à dire : 

    prenez le temps.

    Le temps de mettre des mots, de mettre une géographie sur le conflit… une représentation spatiale. Oui l’Ukraine ce n’est pas loin, mais ce n’est pas tout proche non plus. D’ailleurs la majorité d’entre eux n’en auront jamais entendu parler avant la guerre. L’idée n’est pas de dire « c’est pas ici, donc on s’en fiche », mais de pouvoir prendre du recul en rapport avec un éventuel vécu de péril imminent.

    L’angoisse parentale, voire la peur est facilement ressentie par les enfants. Facilement et intensément pour les plus petits. Il est important de pouvoir parler de la guerre avec des mots simples et sans catastrophisme, sans angoisse dans la voix non plus. Cela fait beaucoup d’injonction c’est vrai, mais gardons en tête que l’idée est d’être apaisant. On ne pourra pas l’être si la peur transpire dans notre discours.

    Pourquoi ca nous stresse autant cette guerre ?

    Pour les plus grands que peut-on dire finalement ? Comment parler aux enfants de cet ovni géopolitique qu’est le conflit russo-ukrainien ? Cette guerre que personne n’osait craindre, en se disant que le temps des guerres interétatiques impliquant de grandes puissances était rangé au XX°s dans les livres d’histoires… Aujourd’hui on privilégie la diplomatie et la paix avant tout, non ?

     

     Nos enfants sont la troisième génération d’enfants qui naissent sur le sol français sans avoir vraiment connu la guerre. C’est une temporalité importante à prendre en considération dans le choc que ce conflit génère. 

    Il nous montre à nous adulte, que rien n’est jamais acquis (on le savait, mais on avait vraiment envie d’y croire) et c’est très déstabilisant. D’autant après ces deux dernières années de pandémie qui sont déjà venues ébranler nos certitudes. On y rajoute la pression des événements météorologiques qui se multiplient suite au dérèglement climatique… et cela nous donne une bonne incertitude sur l’avenir. Pour contrer cette accumulation de contrainte qui s’invite dans notre quotidien, il faut avoir autour de soi, des proches, des activités, des projets, un environnement, un métier (au choix ou le tout à la fois) qui font sens

     

    Quand ce n’est pas le cas, il arrive qu’on ait quelques moments de passage à vide, qu’on se questionne sur le but et le sens de tout cela…   Ces moments sont très perceptibles par nos enfants.   D’où la nécessité de prendre ce temps de discussion. On peut d’ailleurs en profiter pour élargir le sujet à d’autres questionnement ou inquiétudes, s’ils le souhaitent.

    Mais une chose après l’autre. Pour la guerre et pour les plus grands, je vous renvoie au « conflit Russo-Ukrainien » sur le mode la géopolitique tout simplement que vous pouvez juste là dans la section « géopolitique » en suivant ce bouton :

    Et pour les plus jeunes ?

    Pour les plus jeunes, le lien ci dessus restera trop complexe, mais il ne faut pas tomber non plus dans une simplification manichéenne où il y a les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Un enfant dès l’école primaire peut aisément comprendre le principe de pensée différente de la sienne.

    Pour un résumé condensé simplifié, on peut partir de la fin de la guerre froide avec l’implosion de l’URSS et ses provinces satellites (les pays membres du pacte de Varsovie).  On peut s’aider d’une carte, ça aidera. Des pays devenus indépendants qui petit à petit se sont tournés vers l’occident et la protection de l’OTAN. 

    l’OTAN était (est toujours) à l’époque de la guerre froide une alliance militaire entre les pays occidentaux (UE et USA) qui permettait d’avoir l’assurance d’une défense commune. Sur le modèle :  si on me tape dessus, mon grand frère vient riposter.

     

    L’URSS devenue Russie a vu plusieurs pays jadis membres du pacte de Varsovie devenir membre de l’OTAN (les pays baltes en 2004 par exemple et qui sont frontaliers à la Russie). Elle a commencé à se sentir encerclée… en insécurité.

    En Ukraine, c’est aussi compliqué parce qu’une partie de la population était (avant la guerre) plutôt prorusse, et parlait d’ailleurs russe notamment les régions de l’est (limitrophe avec la Russie) : le Dombass. Ce sont d’ailleurs des régions qui depuis 2014 demandent une autonomie par rapport à Kiev, la capitale de l’Ukraine.

     

    En février dernier, Mr Poutine (le président russe) décide de reconnaitre l’autonomie du Dombass et tente de discréditer l’occident aux Nations Unies en disant que l’occident ne voit pas la guerre qui se passe dans le Dombass depuis 2014 et qu’il est temps que quelqu’un aille les délivrer… il se dévoue donc pour mener « une opération militaire spéciale » dans le Dombass. C’est le début de la guerre.

     

    Tout le monde est pris au dépourvu, l’Ukraine demande de l’aide à l’OTAN (elle n’en fait pas partie) et au monde en général. L’Europe et l’occident aident l’Ukraine de plusieurs manières :

    • En mettant la pression à la Russie par des punitions économiques
    • en la mettant à l’écart des relations internationales.
    • En lui donnant des armes (de petits calibres)
    Mais l’Europe et l’occident veulent à tout prix éviter la guerre avec la Russie. Ils essaient donc de trouver le juste milieu pour aider l’Ukraine le mieux possible sans donner de raison à la Russie de déclencher une guerre plus grande. C’est pour ça que les armées françaises et de l’OTAN ne sont pas engagées sur le terrain en Ukraine.

    Chacun des camps (la Russie et l’Ukraine) tente de raconter leurs versions de l’histoire au reste du monde pour avoir le plus d’alliers possible. C’est une guerre d’opinion, et d’autres éléments rentrent en compte.

     

    Cependant aujourd’hui, cela fait quatre fois que des pourparlers (discussions) entre Russes et Ukrainien tentent de trouver une solution pour mettre fin à la guerre. On espère que cela sera le plus rapide possible.

     

    lucevirus

    Le concept d’épidémie, des mesures barrières et du confinement…. dans une jolie petite histoire. Luce est bien décidée à se débarrasser de l’armée de Bobo le virus qui vient envahir sa planète ! 

     

     

    Un petit conte écrit en concertation avec Florence Bonnet aux editions petit kiwi, qui vous permettra d’ouvrir la discussion avec vos enfants et d’aborder cette thématique parfois complexe de manière plus sereine et ludique. 

     

    Une préface pour les parents pour vous permettre d’accompagner aux mieux vos enfants dans leurs questions et réflexions sur l’épidémie.  

     

     

    Idéal pour aider votre enfant à verbaliser ses émotions face à la situation actuelle. 

     

     

    Dans toute bonne librairie dès le 9 mars… 

                La rentrée approche… Et cette année, franchement on est un peu inquiet. La Covid19 a amputé la moitié de l’an passé, et personne n’a vraiment envie de voir de nouveau transformer son salon en école à la maison !! Et encore moins de s’inquiéter à devoir choisir entre un enfant en bonne santé et un enfant éduqué. On veut les deux !!!


    Peu de réassurance, pas de news de la part des écoles… Par contre, on a bien compris que l’épidémie repart tranquillement, mais surement depuis mi-juillet et qu’on aborde septembre avec l’assurance d’une cigale en fin d’été… Démuni ! Alors que certains d’entre nous vont se poser (si ce n’est pas déjà fait) la question : est-ce que je renvoie Noémie à l’école ou pas ? Pour répondre à une telle question… on a besoin d’information. Ce qui nous manque un peu pour dire vrai ces derniers temps.



                Que nous disent les données épidémiologiques de ce mois d’aout en ce qui concerne les enfants et la covid19 ?


    Tout d’abord, il est important de regarder hors de nos frontières… ce n’est pas une épidémie franco-française et on peut par conséquent s’aider de ce qui se fait ou mieux, ce qui s’est déjà fait à l’étranger pour nous orienter un peu sur notre rentrée.

    Au printemps, de peur que le virus ne s’attaque à nos enfants, nous avons fermé les écoles. Et nous tous parents avons eu peur… Peur parce qu’à l’époque on se basait sur ce que l’on savait… c’est-à-dire pas grand-chose, et on a donc pris pour référence d’autres virus que l’on connaissait déjà et qui eux utilisent les enfants comme vecteurs de transmissions privilégiés.  Aujourd’hui encore une fois, on se base sur ce que l’on sait. Par chance (et beaucoup d’études, disons-le) on en sait un peu plus qu’en mars. Ce qui devrait nous aider à modéliser une rentrée dans les meilleures conditions possibles.  

    Le CDC européen (le centre européen de prévention et contrôle des maladies ) vient de sortir un document sur la Covid 19 chez les enfants et le rôle de l’école dans la transmission virale. Qu’on pourrait réintituler : qu’avons-nous appris ces derniers mois sur le risque pour les enfants d’aller à l’école. ?

    Finalement, pas mal de choses ! Tout d’abord et il est important de le signaler, une faible proportion de mineurs (4%) parmi la totalité des cas de Covid19 en Europe. Parmi ces 4% :

    • 24% ont moins de 5 ans
    • 32% entre 5 et 11 ans
    • Et 44% ont plus de 12 ans.

    En d’autres termes, environ 2% de la totalité des cas en Europe ont moins de 11 ans. On est bien d’accord, c’est 2% des cas testés. Par conséquent, il y a bien sûr un nombre absolu plus important que ces 16 689 (fin juillet) enfants qui ont été atteint, mais s’ils n’ont pas été comptabilisés, donc pas testé ni hospitalisé on peut donc partir du principe qu’ils ont fait partie des quasi 50% de cas asymptomatiques. Parmi ces 2%, 6,5% d’entre eux ont développé une forme sévère nécessitant une hospitalisation. En chiffre brut cela revient à 1084 enfants de moins de 11 ans hospitalisés en Europe sur une population de 741 millions de personnes, dont 3,3 millions de cas de covid19 recensés.  On est bien d’accord, c’est toujours 1084 enfants de trop…

     

     

     

                                    Pourquoi les enfants sont moins contaminés et font moins de formes graves ?

     

              Pour l’instant plusieurs hypothèses coexistent sans s’exclure. Il semblerait que la réponse immunitaire du système immunitaire inné (celui des tout jeunes enfants) serait plus efficace que le système immunitaire acquis (donc celui des adultes) sur la covid19. D’autre part, on évoque également le principe de l’immunité croisée. Immunité croisée qui aurait été acquise à partir d’un virus préalablement rencontré. Deux hypothèses en cours d’évaluation…

    En suède et en Islande où les écoles n’ont pas fermé, la séroprévalence (le nombre de personnes qui ont des anticorps covid19 : donc qui ont déjà rencontré le virus covid19) à l’école est similaire à celle de la communauté. Cela veut dire que ce qui se passe à l’école est le reflet de ce qui se passe dans la communauté. Si le taux de reproduction du virus est important dans la communauté, on aura des cas dans le milieu scolaire. Des cas positifs qui selon les études auront été contaminés hors du cadre scolaire. Les enquêtes de recherche des cas contact ont à ce jour toujours retrouvé la chaine de transmission du virus hors des écoles.

    Sur l’ensemble des pays européens et alentour le nombre de clusters prenants sources dans les établissements scolaires est très faible. On a eu un cluster géant en Israël en début juillet où 153 lycéens ainsi que 23 staffs ont été contaminés et 83 cas contact secondaire ont été testé positif… Dans des conditions particulières : La distanciation physique n’avait pas été mise en place, la canicule avait impliqué la mise en route des climatisations en mode recyclage et l’exemption du port du masque… D’autre part, détail important…  Ce sont des lycéens donc des adultes au sens immunologique du terme.

     Par ailleurs 9 pays européens ont reporté des clusters en milieu scolaire, mais avec toujours moins de 10 cas, et quelques rares cas secondaires. Le regroupement des études évoque une absence de contamination entre les enfants et ne retient pas le milieu scolaire comme un milieu à risque pour les adultes. Cela veut dire que les enfants ne se contaminent que très rarement entre eux et ne contaminent pas non plus les professeurs. Ceux si peuvent par contre se contaminer entre eux dans la salle de prof par exemple.

    Cependant cette très faible proportion de contamination dans le milieu scolaire est possible si et seulement si les mesures barrières sont bien mises en place :

    • Respect de la distanciation sociale
    • Port du masque à partir du secondaire
    • Hygiène des mains
    • Hygiène renforcée de l’établissement
    • Rentrée décalée de chaque groupe de niveau (8H30/8H45/9h00/9H15…) au quotidien, idem pour les services de cantine…
    • Respecter la distanciation sociale à l’extérieur de l’établissement lors de l’entrée ou la sortie de l’école. Également de la part des parents d’élèves.
    • Aération des classes/cantine régulièrement
    • Ne pas envoyer son enfant à l’école s’il est symptomatique ou malade…

             Si la majorité de ces mesures sont au final assez simples, le challenge revient au respect de la distanciation sociale. Cela reviendrait dans le meilleur des monde à doubler la surface disponible pour faire classe… À chaque établissement, de savoir faire son protocole sur mesure. Bien sûr toutes les écoles ne pourront pas trouver les mêmes solutions.

                                           Qu’en est-il de nos bouts de choux à la veille de cette rentrée 2020 ?

                    À l’appréhension de certains, cette année se rajoute potentiellement les questionnements sur comment va se passer l’école avec la covid ? On peut évoquer les mesures précitées, tout en précisant que chaque école fera à sa manière pour que cela corresponde le mieux à leur organisation et possibilité. Cela fait bientôt huit mois que la covid a envahi notre quotidien. Nos enfants… mêmes les plus petits sont aujourd’hui familiers de la chose.

    On voit aujourd’hui tout l’intérêt de ce retour en classe post confinement début juin dernier. Cela a semblé non adapté à certains, mais il a eu l’avantage de donner un premier contact avec le milieu scolaire en temps covid…  Et si cet épisode n’a rien enlevé de la difficulté de l’exercice, il aura eu l’avantage de familiariser les enfants avec le concept… Et d’éviter la double nouveauté « nouvelle classe-environnement covid » en ce début septembre !!

    Pour ceux qui n’ont pas mis les pieds depuis mars à l’école, pas d’inquiétude. C’est normal d’être inquiet et les enseignants sauront prendre les premiers jours pour familiariser tous les élèves aux nouvelles normes de la vie scolaire. Les enfants ont une capacité de résilience et d’adaptation très importante. L’école ne manquera pas d’utiliser le côté ludique des mesures pour que les enfants se les approprient sans appréhension associée. On les a certainement oubliés pendant l’été, mais il y a fort à parier que dès la semaine prochaine, vos chères têtes blondes (ou brunes) reviennent de l’école avec toute une myriade de chanson et chorée estampillée « covid ».

    Ne nous leurrons pas, certaines difficultés risquent de persisterpour cela, on en parle. À vous d’entamer la discussion si vos enfants ne verbalisent pas leurs inquiétudes.On peut poser la question tout simplement :

    • Tu n’as pas peur de retourner à l’école avec la covid ?
    • Tu sais comment tu peux te protéger du covid à l’école ?
    • Tu as des questions ?

    N’hésitez pas à préciser que si la discussion se passe aujourd’hui, il/elle aura l’occasion d’y revenir à n’importe quel moment lorsque de nouvelles questions émergeront au fil des jours… ce qui ne manquera pas d’arriver. Comme au printemps, si vous n’avez pas la réponse, n’hésitez pas à le dire. Vous pouvez proposer de chercher ensemble sur les sites dédiés (santé publique France/CDC européen/OMS…) et si aucune réponse n’émerge… C’est possible. Il faut pouvoir dire que pour l’instant on ne sait pas encore. On explique le temps long de la recherche scientifique, et qu’il y a (malheureusement) encore plein de choses à découvrir… (Si jamais ça peut ouvrir des vocations de chercheurs !). Si on n’a pas de réponses, on propose à Simon de réfléchir pour trouver une solution alternative… et de voir ensemble ce qu’on a trouvé.

     

    Au milieu de tout ça… la vie a tout de même continué cet été. Les vacances se sont passées… à la maison, en famille élargie (bien sûr que si, on est allé voir la famille quand même cet été… parce que ça faisait 6 mois qu’on ne les avait pas vus et d’autre part, parce que « famille élargie » fait partie du TOP 4 de l’émergence des nouveaux clusters ces dernières semaines !) ou ailleurs. Pour ceux qui ont eu deux mois de vacances, et à fortiori pour ceux qui font l’école à la maison en pyjama depuis mars, il va falloir se réadapter. Il nous reste quelques jours, pour reprendre le rythme et mettre toutes les chances de notre côté pour que la rentrée se passe le mieux possible.

    Dans un contexte où l’on ne contrôle pas tout (pour ne pas dire « pas grand chose ») autant se focaliser sur ce que l’on peut « dompter »… ou en tout cas essayer :

                                                    Est-ce que la maison et nous, sommes prêts pour la rentrée ?

    En matière de vie au quotidien ; il y a les gens chez qui tout tourne parfaitement bien : Jamais d’agitation, toujours à l’heure, jamais un mot plus haut que l’autre, jamais d’opposition des enfants…  en gros, ils ont enfanté « Martine rentre au CP ».  Je n’ai rencontré qu’une seule famille comme cela… et pour dire vrai, à chaque fois que je les rencontre j’ai toujours un œil suspicieux. Pour nous autres, pauvres terriens… on peut s’aider de quelques astuces logistiques.

     

    On commence par se poser la question : « Qu’est-ce que je répète 100 fois par jour et tous les jours ? » Probablement quelque chose comme :

    • Dépêche-toi !!
    • Range tes affaires !
    • Tu as préparé ton cartable ?
    • Mets ta veste/tes chaussons !
    • Mange ton assiette !

             Si on veut un quotidien serein, on commence par être sereine/serein soi-même. Est-ce que la répétition de ces injonctions (plus ou moins impossibles) ne participerait pas au stress quotidien ? Probablement que si.


    Pour contre carrer le « dépêche-toi » (universel, qu’on a tous dit au moins 1 fois), première règle : on se réveille une demi-heure plus tôt… Oui, je sais ça fait mal… mais au moins on est prêt et on peut réveiller les enfants 15 min en avance sur l’heure usuelle. Cela donne plus d’amplitude horaire et le quart d’heure de sommeil « perdu » est largement compensé par ce temps qui ne nous presse plus.


    Règle numéro 2 : en fonction de l’âge, on investit dans une horloge, une montre ou un time-timer. Comment peut-on demander à un enfant de se dépêcher à prendre son petit-déjeuner /s’habiller quand il n’a aucune notion du temps et qu’il n’y a pas d’horloge à la maison ? Non, l’heure sur votre smartphone ne compte pas… Vous êtes la/le seul à la regarder toutes les 3 min.


    Une grande horloge murale avec des aiguilles, des couleurs et de gros chiffres non romains. Cela peut éventuellement jurer avec la déco, mais c’est temporaire et c’est pour la bonne cause. D’autre part, rien ne vous empêche de faire du tunning d’horloges avec Simon et Noémie, je suis sûre qu’ils adoreront !  Ensuite, on explique au moment de se mettre à table, que l’objectif est d’avoir fini le petit déjeuner lorsque la grande aiguille atteint le « 9/8/7…. » parce que l’école elle, ferme quand l’aiguille arrive sur le 12.

    Tant qu’on parle d’organisation du temps, un calendrier hebdomadaire peut être intéressant pour les familles qui ont des activités extrascolaires, ou des enfants de moins de 5 ans (qui n’ont pas la même conscience du temps que les adultes) voire les deux… Un calendrier avec les activités de chacun (une couleur par enfant), et qui permet à chacun de se repérer dans la semaine.



            Le principe de base est d’agir en amont pour faciliter le déroulé du quotidien. Cela concerne les habits préparés la veille au soir, au bout du lit, pour qu’ils puissent s’habiller tout seul. À trois ans, on a la capacité de s’habiller tout seul ! (chemise et boutons non compris) alors cela ne veut pas dire qu’il faut absolument qu’ils le fassent tout seuls (ça serait bien quand même) mais bon, on peut commencer à les autonomiser… et ça leur fera plaisir de voir qu’ils font comme les grands/papa/maman.


    Au moment de chercher les chaussures… le plus simple reste un tiroir chacun dans l’entrée avec les chaussures et chaussons de tout le monde. Accompagnée d’un porte-manteau au-dessus pour chaque enfant. On arrête de courir, et on sait où sont les choses…. théoriquement !  Cette entrée, banc pour chaussures et porte manteaux, j’en conviens ça ressemble un peu, beaucoup, à du design scandinave… Mais c’est très pratique, et ça peut être sympa aussi.


    Le cartable ? Le cartable doit être une logistique pacqué, bouclé, et déposé dans l’entrée dès la fin des devoirs. On n’en parle plus jusqu’au moment de partir le lendemain matin. Certains ont le gouter à y déposer le matin… j’aurai tendance à donner cette responsabilité à votre enfant. Oui, il va l’oublier une, deux, trois, cinq fois… mais avec certitude, la onzième fois, il va prendre l’habitude de penser à son gouter le matin. Parce que la tranche de pain / yaourt nature que l’école lui donne chaque jour… ça ne le fait pas rêver.


                     On part du principe que l’effort inutile n’existe pas !! Cela veut dire que tant que vous vous occupez de penser au gouter, lui n’y pensera pas. C’est un effort de penser à son gouter le matin quand on a 6 ans. Il faut par conséquent générer un intérêt à cet effort. L’intérêt ici est d’avoir son gouter préféré plutôt que la tranche de pain.

    Notez que le principe de l’effort inutile marche aussi pour les vêtements de votre ado dans la salle de bain, le rangement de chambre de l’ainée…. C’est un principe universel ça marche pour tout le monde. Oui, certains vont dire que c’est de la manipulation. Peut-être, mais c’est pour la bonne cause et surtout pour l’instant c’est vous qui vous faites manipuler… même si c’est involontaire (encore que…)


                       Et si le diner est le moment compliqué du quotidien, il est peut-être temps de lâcher temporairement l’affaire sur les légumes vapeur du soir. « On lâche l’affaire » oui et non… disons qu’on essaie de faire en sorte que le diner se passe bien le temps qu’on rode la routine de la rentrée. Soit on mise sur de nouvelles recettes… les gaufres aux courgettes, les flans d’aubergines, soit sur la version « kawaï » (« mignon » en japonais dans le texte) du légume[1]… c’est à dire faire des visages ou des petits paysages avec les éléments qui composent son assiette. Les épices (bien dosé) ça marche pas mal aussi… un curry d’aubergine aura probablement plus de succès que l’aubergine toute seule.  



                      Une fois qu’on a l’impression d’avoir cadré tout ce qui pouvait l’être… il n’y a plus qu’à se projeter sur la rentrée et les jours d’après. Si Noémie émet des réticences à retourner à l’école… en plus de la réassurance classique et les questions du style :

    • il y a qqch/qq’un qui te fait peur à l’école ?
    • qui t’embête ? 

    On peut toujours essayer de l’aider à se projeter sur le week-end prochain où vous avez prévu ce pique-nique « dessert » dans son endroit préféré.



    On peut tenter également de mettre à profit les apprentissages de l’école : « Maintenant que tu as bien appris à écrire, tu pourrais inventer une petite pièce de théâtre sur les pirates/dauphins ? Qu’on jouera ensemble ?» ou un plus simple atelier pâtisserie : « Tu sais lire maintenant, c’est toi qui lis la recette et me dis ce qu’on doit faire ! »


    Aujourd’hui c’est J-7 … on travaille sur le sommeil avec l’objectif non feint d’arriver frais et dispo pour le jour de la rentrée.

    Subtilement on se couche un peu plus tôt… Non, on ne sonne pas la retraite à 19h45 si ça fait 2 mois qu’ils se couchent à 22h47.  Il nous reste une semaine, on avance le coucher de 10 min en 10 min chaque soir (plus ou moins en fonction de l’heure à rattraper) pour que la veille on soit à la bonne heure (disons 20h30 pour les primaires, 21h30 pour les collégiens)


    Et le jour de la rentrée,  on prend le temps de se réveiller en douceur, de petit-déjeuner ensemble (on peut même réveiller la Bree Van de Kamp qui sommeille en nous ou en Papa et en profiter pour faire des « blueberry pancakes » maison… ça mettra tout le monde de bonne humeur) et de partir à l’école sans devoir courir parce qu’on est en retard… déjà.

    Important également, l’absence d’écran pendant les temps partagés du retour d’école. Je ne parle pas de nos ados (encore que), mais surtout de nous, parents hyper/trop connectés. Oui je sais, « c’est pour le boulot, c’est urgent »… sauf que :


    • Vous perdez toute votre légitimité à demander à vos ados (oui, cette fois-ci c’est bien d’eux que l’on parle) d’arrêter le portable lorsque vous êtes ensemble.
    • Ce temps partagé que vous perdez vous risquez également de le payer quelques demi-heures plus tard quand vos touts petits ne voudront pas aller se coucher… Estimant qu’ils n’ont pas passé assez de temps avec vous ce soir, et le/la/les voir sortir de son lit une bonne quinzaine de fois avant de se décider à y rester. À noter que vous vous exposez à la même « réponse » si vous rentrez de manière systématique à la maison après 20h alors qu’ils sont censés se coucher à 20h15.

    Oui, il y a un idéal (comme partout) et il y a aussi le principe de réalité… faire concilier les deux est un peu le challenge de chaque rentrée/chaque jour… Et très probablement encore plus compliqué cette année !!  Parce que chaque enfant est différent, il n’y a malheureusement pas de solution miracle applicable à tous, mais ces quelques principes de bases devraient nous permettre de faire de la rentrée autre chose qu’un moment de stress…


    Et si on passait une bonne rentrée scolaire 2020, malgré tout !! ?



    [1] https://astucesdegrandmere.net/astuces-faire-manger-des-legumes-aux-enfants/ 

    Coincé dans le « ici et maintenant », il a été parfois difficile de se projeter, luttant contre l’oppressante sensation d’une boucle sans fin.

    La conception occidentale et linéaire du temps nous a rendus plus vulnérables à cette « éternité passagère ». La date du 11 mai a permis à borner ce « temps long » et d’avoir accès psychiquement (et logistiquement, aussi soyons honnêtes) au temps d’après !!

    On a cru ; naïvement il est vrai ; que l’on allait pouvoir s’apaiser. Ne nous jetons pas la pierre !! Comme tout le monde, dans cette épidémie-pandémie nous apprenons au fur et à mesure. On s’est vite rendu compte que le stress du confinement était lentement mais surement en train de se transformer en « stress du déconfinement »…  D’autant plus qu’à rester à la maison, on commençait tout juste à s’habituer. Voire même pour certains, à en apprécier la situation. On a développé des habitudes, presque des rituels… rassurant dans ce monde que l’on ne reconnaissait plus.

    On l’avait presque oublié, mais l’être humain est une espèce résiliente. Nous avons la capacité de nous adapter au chaos, un instinct de survie présent en chacun de nous. En Europe occidentale, nous en avions perdu le souvenir (même si quelques piqûres de rappel ces dernières années se sont bien faites sentir), parce que nous avons la chance de vivre en paix depuis plus de 70 ans. Mais il est bien là, réactivable au besoin lorsque l’Histoire télescope notre trajectoire… et c’est bien ce qui est en train de se produire. Il est fort probable que cette année 2020 marquera la fin de ce que l’histoire retiendra comme « le début du XXI° siècle ». 

    Ainsi notre instinct de survie s’est réveillé. Nous avons eu peur… et c’est encore le cas avouons-le ! C’est en tout cas ce qu’il faut comprendre à la lecture des sondages qui donne 60% des Français contre la réouverture des écoles. On a le droit d’avoir peur, on vit à la maison avec une fenêtre ouverte sur le monde extérieur qui ne nous parle que des manquements et errements de la communauté internationale ; qu’elle soit politique, scientifique ou civile, ici ou là-bas. (Dans cette crise, l’impossibilité de se cacher derrière notre géographie ; « c’est loin ! Ici on ne risque rien » réactive l’angoisse qui titille notre instinct de survie.) Notre culture de l’information est tellement basée sur le « sensationnel » au sens marketing du terme, que nous sommes abreuvés de mauvaises nouvelles. On finit par être persuadé que dehors c’est l’apocalypse ! 

    Ne nous méprenons pas, c’est très vrai dans certains endroits ; les services de réanimation notamment, dans les familles endeuillées également… Heureusement ce n’est pas une généralité. Souvenons-nous que le covid19 est en majorité une pathologie à la symptomatologie modérée. Le problème est qu’en situation d’épidémie (et plus encore de pandémie) le nombre absolu de cas augmente de fait le nombre de cas sévère et grave, même si en pourcentage il reste relativement restreint. C’est ce petit pourcentage qui occupe nos JT, nos pensées et nos angoisses… Notre fonctionnement naturel, complètement lié à des causes évolutionnistes, est de diriger notre empathie vers ceux qui nous sont proches géographiquement, culturellement.

     

    C’est le « biais de la victime identifiable » un processus psychologique bien connu que l’on voit lorsqu’on évoque une catastrophe naturelle/guerre/attentat… de l’autre côté de la planète. C’est la tendance que nous avons tous à donner plus d’importance à des personnes sur lesquelles nous pouvons mettre un visage, qu’à d’autres personnes qui nous sont anonymes. En arrivant sur nos rives, l’épidémie devenue un « Ici et maintenant » nous donne cette capacité d’identification aux patients/familles atteints et ainsi augmenter notre angoisse.  Il est de fait assez logique de voir certains commencer à culpabiliser de se complaire dans la situation et de ne l’avouer qu’à demi-mot…  Comme s’il était honteux d’apprécier la tranquillité… au beau milieu du chaos.

    Ce confinement, il a permis à certains d’entre nous de profiter de ce temps long. De s’organiser non pas selon le cadre sociétal, professionnel, ou encore scolaire, mais selon son cadre personnel… Et cela fait toute la différence ! Ce confinement a été l’occasion pour certains de retrouver leur espace de liberté. Un objectif, mais pas de consignes. La liberté de fonctionner selon ses propres règles.

     

    Dans la vie de tous les jours, on est littéralement cernés par une multitude de contraintes.

    Obligations, que l’on pourrait représenter par une succession de cadre de forme différente, dont l’empilement définirait l’espace résiduel comme notre espace de liberté, notre espace de création.

    Chaque cadre correspond à une contrainte :

    • La première est celle représentant notre humanité : elle nous oblige à dormir, manger, boire, respirer. Cependant, elle délimite également un espace de liberté/création assez vaste pour nous permettre de choisir notre régime alimentaire : omnivore, végétalien, carnivore ou granivore… ou notre façon de dormir.
    • Un impératif biologique de base sur lequel se surajoutent les contraintes culturelles, familiales, professionnelles, géographiques, puis logistiques, puis…

    À ce rythme, notre espace de liberté à la capacité à se réduire comme peau de chagrin

    Ce confinement, il a littéralement fait disparaître quelques-uns de ces cadres : la logistique des transports, le travail pour les uns, le lien social pour d’autres… Les liens sociaux qui rappelle-le ont beaucoup de vertus, mais également la capacité à se dévoiler oppressants et aliénants. Pour certains d’entre nous, ce « temps-long » a permis l’élargissement de notre espace de liberté. On se sent mieux, de manière évidente ! Pour préserver ce mieux-être, il est important de ne pas se satisfaire de ce sentiment éphémère au risque de le voir s’évaporer à l’approche du deconfinement…  Voire se transformer en angoisse à l’idée de reprendre le même rythme qu’avant, avec potentiellement en plus la peur de la contamination.

    Qu’on ait eu la chance de considérer ce confinement comme une tranquillité passagère, que l’on culpabilise de n’avoir toujours pas avancé sur notre « To-do liste », que l’on ait vu conf-call rimer avec casseroles, école et ras le bol… On a tous changé de rythme ces dernières semaines.  Tout le monde s’est retrouvé impacté, de manière différente il est vrai… mais avec un point commun tout même : celui d’avoir l’impression d’avoir pris une claque. Il a fallu se réorganiser, repenser les journées, se réinventer…

    Le meilleur moyen de potentialiser tout cela et faire en sorte que la suite se passe au mieux serait d’analyser un peu plus en détail ces dernières semaines :

    • Qu’est qui a été le plus compliqué ?
    • Qu’est ce que j’ai aimé ?
    • qu’est-ce qu’il m’a manqué le plus/le moins ? 
    • qu’est-ce qui m’a plu/déplu ? 

    Ce temps de confinement, c’était un peu comme une crise de la quarantaine avant/après l’heure pour tout le monde : le moment de faire le point sur la vie, les objectifs que l’on se pose et les priorités qui en émergent… Une vraie opportunité de littéralement disséquer notre quotidien et de faire le tri de ce que l’on garde et ce que l’on va tenter de changer.

    Oui c’est facile à dire… mais je n’ai pas dit que c’était facile à faire. Et si cette pandémie nous a appris quelque chose, c’est bien que rien n’est impossible. Pour protéger notre système de santé, nous sommes restés chez nous pendant 8 semaines. Nous avons révolutionné nos façons de garder le lien avec nos amis et nos familles, nous avons fait fusionner nos sphères familiale, personnelle et professionnelle en un seul espace-temps ! Rien n’a été simple pour dire vrai, mais on a su le faire. Et de cette expérience, il faut se servir pour avancer sur son chemin personnel.

     

    D’autant plus que ce qu’on a qualifié de « temps long » n’est que l’énoncé de ce qui s’annonce

    D’autant plus que ce qu’on a qualifié de « temps long » n’est que l’énoncé de ce qui s’annonce. Ce déconfinement est un véritable pari sur l’avenir. On l’a assez entendu, le confinement avait pour objectif de maintenir à flot notre système de santé, diminuer le nombre de contacts pour que le nombre de cas soit le plus faible possible. Faire en sorte que tous les patients nécessitant une hospitalisation aient un lit disponible…  Cependant le véritable « temps long » commence le 11 mai. Il va nous falloir réinventer notre quotidien. Oui, encore une fois !  

    À ce jour, nous n’avons pas de vaccin ni traitement véritablement efficace. D’autre part, nous pouvons lâcher l’idée de la protection par l’immunité collective, car nous sommes très loin des 60% nécessaires. Par conséquent, notre seule façon de garder le contrôle sur l’épidémie ; car c’est bien là tout l’enjeu ; est de rompre la chaine de transmission.

    Pour cela, nos armes sont les mesures barrières et la distanciation sociale. Ces mesures sont notre véritable fil d’Ariane entre le confinement et l’après 11 mai. Nous les connaissons déjà, nous les appliquons depuis bientôt 8 semaines. L’objectif aujourd’hui est de les adapter à la vie du quotidien… pour que l’on puisse continuer à vivre, avoir des projets, des envies, des rencontres et des voyages. Certes, ce n’est pas simple et cela peut nous sembler bien dérisoire comme stratégie face au risque… Mais la même pulsion de vie qui nous a permis de nous adapter au confinement, va nous permettre de nous réinventer et continuer à vivre… dans notre « nouvelle normalité ».

     « Nouvelle normalité » … parce que ces mesures vont nous accompagner jusqu’à l’arrêt de l’épidémie… pour cela il nous faut 28 jours sans nouveaux cas au niveau mondial. Oui, on comprend rapidement que ce n’est pas pour demain aux vues des chiffres (officiels, auxquels on peut rajouter l’allègrement les quasi autant non comptabilisés). Le vaccin ? pas avant quelques mois au mieux. Un traitement efficace… On l’attend toujours ?! En tout cas, nos chercheurs travaillent à ces deux dernières réponses, à nous de mettre en place la première solution : diminuer le nombre de nouveaux cas… pour éteindre l’épidémie. Bien sûr, cela est compliqué, oui ça veut dire des concessions… Mais est-ce qu’on a envie de retourner au cinéma ? Au restaurant sans paroi plexiglas et à Copacabana ? Il est probable que oui ! Certains sauront accuser le masque et les mesures barrières de nous voler notre liberté, alors qu’ils seront les instruments indispensables à notre échappée belle…  

     

    Et au niveau global ?

    On critique beaucoup les politiques, les scientifiques de dire une chose et son contraire… Dans cette épidémie, il faut se souvenir que l’on apprend de manière empirique et au fur et à mesure que l’on avance. Donc oui, cela veut dire aussi que l’on a encore beaucoup à apprendre (Rappellons-nous, c’est la première pandémie du monde moderne) et souvent de nos erreurs ! Dans ce contexte, nous avançons un peu à tâtons… la vérité d’aujourd’hui peut être déconstruite demain. D’autant plus que l’aura toujours une zone tampon de 3 semaines environ entre le moment où on prend une décision censée agir sur la courbe épidémique et le moment où l’on peut en constater les résultats. Trois semaines, parce que la période d’incubation maximum du covid19 est de 14 jours. Au bout de trois semaines, nous aurons une visibilité sur les cas infectés au 11 mai et également sur ceux dits de 2de génération post confinement. (C’est-à-dire ceux qui ont été infectés à partir des premiers cas du 11 mai). C’est pourquoi le déconfinement va se faire par phase et qu’on aura droit à un « point d’étape » à l’horizon fin-mai.

    Au-dessus de tout ça, il y a un détail qui est loin d’en être un ; c’est le facteur humain. Nous, populations, sommes le facteur humain. Nous sommes littéralement et indéniablement le maillon faible de la gestion d’une épidémie. Dans ce contexte, peu importe ce que l’exécutif peut mettre en place pour le déconfinement. Si le facteur humain n’a pas confiance, n’a pas compris ou n’a pas envie « parce que de toute façon ce sont tous des incompétents (pour ne pas dire autre chose) ces politiques »… on risque un retour de manivelle… et retourner dans une situation similaire, voire potentiellement pire que début mars. Fin mai, il faudra quoiqu’il arrive ajouter aux patients Covid+, les patients chroniques qui ont laissé s’aggraver leurs santés pendant le confinement et qui vont arriver en afflux massif dans les hôpitaux.

     

    Donc ce déconfinement, il fonctionnera seulement si nous comprenons l’importance de maintenir ces mesures barrières et les adapter à notre fonctionnement quotidien. Nous le faisons pour nous et notre santé, mais nous devons le faire aussi et surtout pour la santé des autres. Le plus grand challenge de ce déconfinement va être de comprendre le concept de santé publique : « Ma santé passe par celle du groupe » que l’on peut traduire aujourd’hui de manière plus pragmatique pour certains, par « mon droit à faire ce que je veux de mon été 2020 passe par la santé de la population ».

    Si certains se considèrent trop jeunes, en zone trop verte, ou trop au soleil pour s’inquiéter du covid19, il est fort probable que ces mêmes personnes soient au moins motivées par leurs envies d’un retour à la vie normale.

     

    Dans les romans d’anticipation du siècle passé, pour 2020 on envisageait plus les vacances sur la lune que le retour à la maison pour cause de pandémie planétaire. Les progrès de la science à la fin du XX° nous avaient laissé croire que nous pouvions être invincible, que nous étions légitimes et que notre modèle était le bon. Quelques semaines ont suffi pour balayer ce que certains portaient comme des certitudes.

     

    Au moment de penser le monde de demain, son fonctionnement, ses valeurs, son équité, sa capacité à coopérer…  Pensons que le XXI°s n’a pas fini de nous challenger (nous ne sommes d’ailleurs pas étrangers à la cause).  Alors qu’une fois encore, la solution proposée passe par le repli sur soi. Ne pourrions pas faire de cette pandémie, cet « Autre » qui arriverait à unir l’humanité et nous faire enfin frères ? Non, pas naïve… juste le besoin d’y croire.